Commune de VILLARD NOTRE DAME

Histoire et Patrimoine


St Antoine a retrouvé son oratoire

Rénovation de la sculpture de St Antoine

 

L'accès au village par l'ancien petit chemin qui serpente élégamment à l'approche des premières batisses offre une vue magnifique à la fois sur la vallée du Vénéon et sur les cascades du torrent du Rochail.

Il permet également de croiser deux superbes oratoires anciens consacrés à Ste Anne et à St Antoine. Celui de Ste Anne a été totalement reconstruit il y a quelques années par l'association Les Fareillets du Rochail avec l'aide du Parc des Ecrins.

Si celui de St Antoine s'est maintenu parfaitement debout face à la montagne de Pied Moutet, la sculpture qu'il abritait s'était considérablement détériorée depuis quelques années et avait fini par éclater en plusieurs morceaux.

 

C'est donc à Marie Claude GALLARD, peintre-sculpteur installée à VILLARD-NOTRE-DAME que l'association en a confié la rénovation.

         

 La sculpture de St Antoine rénovée par Marie Claude GALLARD

 

 

Une fois ce travail délicat terminé, il ne restait plus qu'à réinstaller le saint dans son oratoire.

 

      

 

C'est désormais chose faite par l'entremise des bénévoles de l'association.

Une protection grillagée sera même prochainement mise en place pour protéger la statue. De même que devant l'oratoire Ste Anne situé un peu plus bas*.

 

         

 

Et l'on pourra désormais aller contempler ce bel oratoire Saint Antoine face à un somptueux paysage et même s'y arrêter pour un moment de tranquillité puisque prochainement la municipalité installera une table, tout près, sur ce petit promontoire qui domine la vallée et une partie de l'Oisans.

 

*La statue historique de l'oratoire St Anne sera quand à elle installée dans l'église du village de façon à être protégée comme il se doit laissant la place à une autre Ste Anne qui a été offerte par monsieur Claude FRANGIN.

 

 

 

 

    

 


02/09/2022


L'église du village

L'église de VILLARD NOTRE DAME

 

 

Surplombant la place du village et visible depuis une partie importante de l'OISANS, jouxtant un petit cimetière, l'église, plutôt bien conservée parmi toutes les églises uissannes, présente une architecture sobre et élégante. Elle a été l'objet, il y a quelques années, d'importants travaux de rénovation.

 

 

            

 

Dès l'entrée, l'histoire est au rendez-vous. Le portail de l'édifice protégé par un large auvent, constitue en effet la partie la plus ancienne de ce qui nous est donné à voir aujourd'hui. Pouvant être "rapproché du portail sud de La Grave" il paraît raisonnable de lui attribuer la même datation c'est à dire fin XVème, début XVIème. "C'est d'ailleurs, avec (peut être) une petite fenêtre placée non loin, l'unique partie médiévale aujourd'hui identifiable dans cette église".

 

 

                      

                                        

 

Le clocher "situé au-dessus de la nef joignant le choeur, fait en forme de tour carrée, bâti de planches et couvert de fer blanc" créait beaucoup de soucis au début du XVIIIème. Déjà en 1693, l'évêque LE CAMUS signalait "que celui-ci bouge continuellement lorsqu'on sonne les cloches". Aussi fut-il reconstruit en pierre, entre 1757 et 1776, sur le modèle du précédent, disposé cette fois entre la sacristie et le choeur, de manière assez similaire à celui qui fut élévé à VILLARD REYMOND en 1776. 

 

                                                                                       

 

L'intérieur témoigne du passé d'une communauté que l'on imagine relativement importante tout au long des derniers siècles.

 

 

               

 

"Dédiée, au XVIIème siècle, à l'Assomption de la Vierge, (l'église) dépend du prieuré du Bourg d'Oisans qui, déjà en 1683, a abandonné au curé de la paroisse le bénéfice de la dîme sans doute trop minime"...

"Jusqu'en 1790, VILLARD-REYMOND est rattachée à la paroisse de VILLARD-EYMONT (l'ancienne dénomination de VILLARD NOTRE DAME) qui est démembrée en 1790 pour former les paroisses de VILLARD NOTRE DAME et de VILLARD-REYMOND".

Le plafond avec son "réseau de baguettes et de motifs trilobés compose d'élégants caissons" d'une remarquable originalité.

Parmi les oeuvres présentes à l'intérieur, on remarquera notamment une vierge à l'enfant du XVIIIème en bois doré.

Mais aussi une chaire à prêcher de la fin du XIXème dont l'histoire nous permet d'approcher d'un peu plus près la vie des gens du village à cette période.

 

 

                                     

 

Celle-ci est l'oeuvre d'un certain Jean-Pierre Napoléon RICHARD. Originaire de VILLARD NOTRE DAME, il quitte son village en qualité de colporteur en drap pour se diriger vers la Haute Loire où, approchant la trentaine, il s'établit et fonde un foyer, précisément à TENCE située en bordure du Lignon, à 850m d'altitude et à 19km d'ISSINGEAUX. En 1882 il devient le recteur de la confrérie laïque des Pénitents du Saint Sacrement à laquelle il appartenait. Et c'est en cette même année, à l'âge de 69 ans, qu'il sculpte une première chaire à prêcher dans la chapelle des Pénitents de TENCE, dont la première construction date de 1719,  et qui accueille aujourd'hui un musée d'art religieux. Ayant vendu ses propriétés à VILLARD NOTRE DAME, il y revient néanmoins pour y sculpter, en 1886, dans l'église de son pays natal, une deuxième chaire à prêcher sur le même modèle que celle qu'il avait imaginée pour la chapelle de son pays d'accueil.

La partie principale des deux oeuvres est constituée d'un ensemble de pétales de lys ceinturés d'un cordon de fleurs.

 

                           

 

Contrairement à celui de TENCE relativement peu orné, le dosseret de la chaire de VILLARD NOTRE DAME est abondamment décoré de motifs représentant notamment des sarments de vigne et un pélican qui s'arrache le coeur pour nourrir ses petits, image symbolique du sacrifice de soi. Il porte également les initiales de Napoléon RICHARD enserrées dans les chiffres de l'année de fabrication.

La chaire est surmontée d'un clocheton magnifiquement orné de fleurs et de feuilles et supportant en son centre une colombe, souvent associée au Saint Esprit dans les oeuvres d'art religieuses. 

 

                                             

 

La rénovation de la chaire de VILLARD NOTRE DAME qui a nécessité le démontage et le remontage des éléments ayant subi les méfaits du temps, a été effectuée il y a quelques années par messieurs Jacky BERLIOUX et Thierry BRUN.  

 

NB: Les citations entre guillemets ainsi que les informations historiques de cet article sont extraites du magnifique livre "Patrimoine en Isère, Oisans" publié par le Musée Dauphinois/Conservation du Patrimoine de l'Isère avec le concours du ministère de la Culture (Direction Régionale des Affaires Culturelles Rhône-Alpes) et du Parc National des Écrins, 2001.

Les informations concernant la chaire de l'église et son constructeur Jean-Pierre Napoléon RICHARD, ont été recueillies auprès du très regretté Clément BRUN, avant son décès en 2010.

  

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 


31/05/2011


Notre patrimoine naturel recensé par le Parc des Ecrins

 

Les autres habitants de VILLARD-NOTRE-DAME...

 

Depuis 1976, le Parc National des Ecrins, dont fait partie notre commune,met à disposition du public l'ensemble des données concernant la faune et la flore qu'il a collectées depuis sa création en 1973. Cette base de données, qui constitue un véritable atlas de la biodiversité dans le Parc, continue d'être enrichie quotidiennement par toutes les observations qui sont faites sur le terrain, en particulier par les gardes moniteurs.

Elle est accessible sur internet dans un site spécifique dénommé Biodiv'Ecrins.

En cliquant sur le lien ci-dessous, vous accèderez à toutes les observations concernant la faune et la flore sur le territoire de notre commune:

 

                                           https://biodiversite.ecrins-parcnational.fr/commune/38549

 

          

 

Et par la même occasion vous aurez le plaisir de faire connaissance avec tous les autres vivants de notre territoire.

               

                      Ils sont nombreux, accueillants et fort sympathiques !

                                     

                                                    Bonne visite.

 

 

 


06/04/2020


Les vitraux de l'église refaits à neuf

Une belle rénovation...

 

L'idée de rénover le petit vitrail daté du Moyen Age avait été lancée par l'association Les Fareillets du Rochail dans le cadre de ses activités patrimoniales. Puis, dans la mesure où l'église est propriété de la commune, la Mairie a repris le dossier pour pouvoir solliciter une subvention auprès de la Communauté de Communes de l'OISANS.

 

Le dossier a été monté avec une proposition de devis incluant également les deux autres grands vitraux situés de part et d'autre de la nef. Grâce à une subvention prenant en charge la totalité des travaux à hauteur d'environ 75% du coût total, le Maitre Verrier Christophe BERTHIER, installé à GRENOBLE, s'est mis à l'ouvrage à partir de septembre 2014.

 

Le petit vitrail a été démonté puis emmené à l'atelier pour le rénover entièrement et refaire les plombs, tout en conservant l'intégralité des pièces d'origine. Le travail s'est terminé un peu avant la fin de 2014 avec la repose et l'installation d'une protection en verre sur l'extérieur de manière à ne pas obscurcir la luminosité du vitrail.

 

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Du beau travail, à l'occasion duquel Monsieur BERTHIER a fait effectuer des recherches historiques d'où ressortent quelques informations particulièrement intéressantes:

 

 -l'église de l'ancienne paroisse qui se dénommait alors Villard-Aimon ou Villard-Eymond est attestée dès le XIe siècle et était dédiée à la Vierge;

 -l'édifice actuel  a conservé un portail et une petite fenêtre placée au niveau de la tribune, seuls témoins identifiables d’une construction d’époque médiévale;

 -le petit vitrail qui garnit cette fenêtre pourrait remonter au XVIe siècle. Il figure un blason armorié, que Bruno Mottin, ancien conservateur des Antiquités et objets d’art de l’Isère décrit ainsi : "dans un rondel, blason d’azur à la colonne d’argent couronnée d’or, accompagnée de deux étoiles à 6 branches". Malheureusement l’héraldique n’apporte pas de réponse précise : la colonne d’argent couronnée d’or se retrouve dans de nombreuses armoiries, mais toutes non dauphinoises;

 

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 -une visite pastorale de 1410 mentionne l’existence dans l’église d’une chapelle dédiée à Saint Christophe, fondée par Hugues Galonis, dont le recteur est Pierre Galonis mais l'emplacement précis de cette chapelle ne peut être identifié.

 - on pourrait penser que figure dans le vitrail le blason de la famille Galon. L'hypothèse est plausible mais elle est loin d'être certaine...

 

La restauration a aussi permis de réparer les parties cassées du grand vitrail situé sur la gauche de la nef.

 

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Et de consolider, par la réfection des plombs, celui de droite qui menaçait de s'affaisser en cas de fortes intempéries.

 

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Photographies: J.C. GALLARD


                 Un beau rajeunissement pour notre petite église...

 

Le site du Maître verrier Christophe BERTHIER:

http://www.berthier-vitraux.com/

 

 

 

 

L'article du Dauphiné Libéré du 17 février 2015:

 

    Art DL Vitraux copie.jpg
  

 

 

 


09/02/2015


Le père ANGELIQUE, curé de 1800 à 1822

Le Père ANGÉLIQUE dit le Père Quatre Écus

 

L'histoire du Père ANGÉLIQUE Curé de VILLARD NOTRE DAME de 1800 à 1822, est contée par Gérard DIONNET dans le N° 79, paru en Février 2013, de l'excellente revue "Coutumes et Traditions de l'OISANS". C'est avec l'aimable autorisation de l'auteur que nous reproduisons l'intégralité de son article; qu'il en soit chaleureusement remercié !

              
                      

"François DELORME est né le 6 septembre 1743 à LYON. Récollet au couvent du BOURG D’OISANS (Ordre de Saint-François), de 1771 à 1791, son nom de religieux était Père ANGÉLIQUE.

C’était une personne aimable et bienveillante, très connue et populaire au BOURG où, après la Révolution, il venait toujours accompagné d’un petit chien nommé Quatre Écus, dont le nom avait été transmis à son maître que l’on appelait souvent le Père Quatre Écus.

Le 12 janvier 1781, lors du grand incendie, le couvent des Récollets fut épargné. Pendant les cinq mois qui suivirent, 37 familles furent hébergées sous son toit, y trouvant un asile réconfortant. En 1783, le Père Angélique était vicaire et il exerça les fonctions de Supérieur pendant l’absence du Père Gardien.

Au début de la Révolution, l’Assemblée Nationale vota, le 13 février 1790, la suppression de tous les ordres monastiques émettant des vœux solennels. Les membres de n’importe quel Ordre pouvaient le quitter et recevoir alors une pension de neuf cents livres. Le 21 du même mois, le Père ANGÉLIQUE, interrogé sur ses intentions, répondit que « voulant profiter de la faveur à lui accordée par le décret de l’Assemblée Nationale du 13 février dernier, sanctionné par le roi le 19 du même mois, il déclare qu’en vertu du dit décret, il sortira de son monastère. Faisant la présente déclaration pour lui servir et valoir ce que de raison… ».

En 1791, le Père ANGÉLIQUE était toujours vicaire. Nous pensons qu’il quitta le BOURG à la fin de cette année 1791, chassé de son couvent. Il toucha sa pension à GRENOBLE, sans autre précision particulière, jusqu’au 2 juillet 1792, puis il se retira à la Chartreuse où on le suit jusqu’au 16 septembre 1795. De fin 1795 à 1800, caché dans les montagnes d’OISANS, il se consacra, avec un autre prêtre M. COL, à donner des secours religieux aux habitants du pays. Il devint, après le rétablissement du culte catholique, curé de VILLARD NOTRE DAME de 1800 à 1822. Il décéda le 14 janvier 1822. Son inhumation eut lieu pendant une effroyable tourmente de neige.

Le docteur ROUSSILLON, après une visite qu’il fit au Père ANGÉLIQUE en 1820, nota à son sujet : «Passionné pour les sciences naturelles, il se livra à l’étude de la minéralogie et de la botanique et s’essaya dans l’art de la peinture (…) Il nous montra (…) sa collection minéralogique, divers objets d’histoire naturelle, des tableaux, portraits, sujets religieux, en s’accusant lui-même de leurs défauts. Il nous resta de cette visite l’impression de ce que peut un homme laborieux livré à lui-même, sans le secours des maîtres, et qui, avec ce secours, aurait pu devenir un savant distingué ». On ne sait ce que devint sa collection qui fut sans doute dispersée.

Extrait de l’acte de décès du Père ANGÉLIQUE (ADI 5 Mi 107) : « Le 14 janvier 1822 sur les 6 heures du soir est décédé François DELORME, très digne pasteur de la commune de VILLARD EYMONT âgé de 80 ans, né à LION (…) sur la déclaration à moi faite par Catherine GARDEN, sa domestique ».

                         Gérard DIONNET

 

Voir le site de "Coutumes et Traditions de l'OISANS"

 

 


21/05/2013