Le père ANGELIQUE, curé de 1800 à 1822
Le Père ANGÉLIQUE dit le Père Quatre Écus
L'histoire du Père ANGÉLIQUE Curé de VILLARD NOTRE DAME de 1800 à 1822, est contée par Gérard DIONNET dans le N° 79, paru en Février 2013, de l'excellente revue "Coutumes et Traditions de l'OISANS". C'est avec l'aimable autorisation de l'auteur que nous reproduisons l'intégralité de son article; qu'il en soit chaleureusement remercié !
"François DELORME est né le 6 septembre 1743 à LYON. Récollet au couvent du BOURG D’OISANS (Ordre de Saint-François), de 1771 à 1791, son nom de religieux était Père ANGÉLIQUE.
C’était une personne aimable et bienveillante, très connue et populaire au BOURG où, après la Révolution, il venait toujours accompagné d’un petit chien nommé Quatre Écus, dont le nom avait été transmis à son maître que l’on appelait souvent le Père Quatre Écus.
Le 12 janvier 1781, lors du grand incendie, le couvent des Récollets fut épargné. Pendant les cinq mois qui suivirent, 37 familles furent hébergées sous son toit, y trouvant un asile réconfortant. En 1783, le Père Angélique était vicaire et il exerça les fonctions de Supérieur pendant l’absence du Père Gardien.
Au début de la Révolution, l’Assemblée Nationale vota, le 13 février 1790, la suppression de tous les ordres monastiques émettant des vœux solennels. Les membres de n’importe quel Ordre pouvaient le quitter et recevoir alors une pension de neuf cents livres. Le 21 du même mois, le Père ANGÉLIQUE, interrogé sur ses intentions, répondit que « voulant profiter de la faveur à lui accordée par le décret de l’Assemblée Nationale du 13 février dernier, sanctionné par le roi le 19 du même mois, il déclare qu’en vertu du dit décret, il sortira de son monastère. Faisant la présente déclaration pour lui servir et valoir ce que de raison… ».
En 1791, le Père ANGÉLIQUE était toujours vicaire. Nous pensons qu’il quitta le BOURG à la fin de cette année 1791, chassé de son couvent. Il toucha sa pension à GRENOBLE, sans autre précision particulière, jusqu’au 2 juillet 1792, puis il se retira à la Chartreuse où on le suit jusqu’au 16 septembre 1795. De fin 1795 à 1800, caché dans les montagnes d’OISANS, il se consacra, avec un autre prêtre M. COL, à donner des secours religieux aux habitants du pays. Il devint, après le rétablissement du culte catholique, curé de VILLARD NOTRE DAME de 1800 à 1822. Il décéda le 14 janvier 1822. Son inhumation eut lieu pendant une effroyable tourmente de neige.
Le docteur ROUSSILLON, après une visite qu’il fit au Père ANGÉLIQUE en 1820, nota à son sujet : «Passionné pour les sciences naturelles, il se livra à l’étude de la minéralogie et de la botanique et s’essaya dans l’art de la peinture (…) Il nous montra (…) sa collection minéralogique, divers objets d’histoire naturelle, des tableaux, portraits, sujets religieux, en s’accusant lui-même de leurs défauts. Il nous resta de cette visite l’impression de ce que peut un homme laborieux livré à lui-même, sans le secours des maîtres, et qui, avec ce secours, aurait pu devenir un savant distingué ». On ne sait ce que devint sa collection qui fut sans doute dispersée.
Extrait de l’acte de décès du Père ANGÉLIQUE (ADI 5 Mi 107) : « Le 14 janvier 1822 sur les 6 heures du soir est décédé François DELORME, très digne pasteur de la commune de VILLARD EYMONT âgé de 80 ans, né à LION (…) sur la déclaration à moi faite par Catherine GARDEN, sa domestique ».
Gérard DIONNET
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